Première mention de l'Église.
Dès 1034, les habitants de Cembiabus avaient pour maître et seigneur l'Abbaye de Pontlevoy. L'arrivée des moines avaient apporté la paix sur nos terres, les paysants étaient moins malheureux, la famine avait en effet sévi de 1030 à 1034 et la Peste avait enlevé un tiers de la population de nos contrées. Encouragés sans doute par les moines, les habitants vont songer comme ceux des villes à construire leur église.
C'est peut-être à cette époque que remonte la fondation de la "Fabrique" dont les archives les plus anciennes datent du XVI ème siècle. La "Fabrique" était l'association des chefs de familles les plus évolués et les plus aisés qui prenait en charge l'achat d'un terrain pour l'édification d'une église, la construction elle-même, l'achat du mobilier et aussi sont entretien.
C'est au XII ème siècle que les habitant de la paroisse édifièrent l'église qui dura 7 siècles (jusqu'à sa démolition en 1882) accueuilla sans doute 25 générations d'habitants. Aujourd'hui, il reste encore la cuve baptismale. Cet église n'était sans doute pas la première, elle succéda probablement à une ou plusieurs constructions sommaires établies au même lieu et qu'incendies et guerres n'avaient pas manqué de détruire.
C'est sur la source même, à laquelle les lointaines populations attribuaient déjà ses propriétés hors de l'ordinaire, que l'église de cette époque. La consctruction sur le sol instable qui entourait la source n'était pas sans problème et il a fallut d'abord édifier une crypte qui supporterait ensuite le chœur de l'église.
Le bâtiment a été évidement élévé dans le style de l'époque, selon les règles de l'architecture romane. Le sanctuaire était vouté en berceau plein cintre très bas et le chevet était droit. Il y avait deux nefs séparées par des "arcs pointus" qui prolongaient le chœur. L'église s'ouvrait vers l'ouest par un portail à deux archivoltes. La première couverture était certainement faite de paille et elle dut rester ainsi, longtemps. Quand au clocher à bâtière, au dire des experts, il était au moins aussi ancien que le reste de l'édifice.
En ce XII ème siècle, notre église, appartenait à la communauté monastique de Pontlevoy comme en fait foi une chartre adressée en 1103 par l'évêque de Chartres, sur laquelle notre village figure sous le nom de Cembiaco. Notre paroisse faisait alors partie de l'évéché de Chartres (jusqu'en 1696). Un vicaire séculier y exerçait son ministère moyennant une indemnité que lui versait l'Abbaye. Mais bientôt l'abbé de Pontlevoy, mécontent de ces vicaires séculiers qui ont la charge des églises que possède l'abbaye, obtient de l'évêque de Chartres, une charte des églises et d'administrer lui-même, par l'intermédiaire de ses moines, les dites paroisses.
Au XVII ème et XVIII ème sièble le cœur de la communauté villageoise était l'église. Dans son ensemble, elle était sans doute à peu près telle qu'elle avait été contruite au XII ème siècle. Une chapelle latérale lui avait été adjointe au XVI ème siècle du coté du cimetière. Son entrée principale devait être précédée de cette "guerlestière" qui avait été assimilée au "caquetoire", c'est à dire un auvent sous lequel on caquetait, on guerletait à la sortie des offices.
Sa couverture de chaume avait été remplacée par de bonnes ardoises. Elle était entourée depuis des siècles de son cimetière et en sera séparée que sous le premier empire, au moment où il sera question de d'établir la route de Blois à Montrichard. Quand à l'intérieur, il avait gardé ses deux nefs voutées du XII ème siècle.
Quelques objets nous aident à recréer le cadre dans lequel nos ancètres aimaient se rassembler. Ils y voyaient la cuve baptismale qui est parvenue jusqu'à nous, la statue de Sainte Néomoise probablement placée alors au-dessus d'un autel puisque le 18 juin 1650, Pierre Templier, demande que son corps soit inhumé près de l'autel de "Sainte Néomoise". L'actuelle statue, identifiée par les connaisseurs comme étant une œuvre du XVII ème siècle. Au moins deux autres autels existaient, l'un dédié à Notre Dame, l'autre est dédié à Saint Jacques.



